Analyse du Risque COFACE sur le CAMEROUN
POINTS FORTS
  • Ressources agricoles, pétrolières et minières
  • Economie diversifiée, comparée à celle d’autres pays exportateurs de pétrole
  • Modernisation en cours des infrastructures
  • Importante réduction de dette obtenue en 2006 dans le cadre de l’Initiative d’allègement de la dette multilatérale (IADM)
POINTS FAIBLES
  • Comptes extérieurs et publics dépendants du pétrole
  • Menaces à long terme sur la viabilité de la dette du fait de la reprise rapide des emprunts
  • Croissance peu « inclusive » et environnement des affaires peu favorable
  • Montée de l’insécurité régionale et incertitude entourant la succession du chef de l’Etat
APPRÉCIATION DU RISQUE

Le redressement économique amorcé en 2011 se poursuit. Le rythme de la croissance demeure satisfaisant en 2014, en dépit d’un léger ralentissement lié à la reprise inégale de l’économie mondiale. L’activité est tirée notamment par le regain de la production pétrolière, la mise en service de nouvelles cimenteries, la poursuite des travaux du port en eau profonde de Kribi et la construction des barrages de Lom Pangar et de Memvelé’e. L’activité économique devrait demeurer au même niveau en 2015, toujours portée par le programme d’investissement public, le dynamisme du secteur des services et la hausse continue de la production pétrolière. L’agriculture bénéficie des actions d’encadrement des agriculteurs et de l’intensification des programmes de semences améliorées. La mise en service d’une centrale à gaz et la relance du programme thermique d’urgence ont permis d’accroître l’offre d’énergie.

Le Cameroun est un important producteur de bois, de cacao et de bananes. Grâce à la découverte d’un nouveau gisement et à la mise en œuvre de nouvelles technologies de forage, sa production pétrolière s’est redressée (elle est responsable, à l’heure actuelle, de plus de la moitié des exportations). Cependant, l’environnement des affaires bride l’investissement et freine l’essor du secteur privé. Par ailleurs, l’économie reste fortement dépendante de l’évolution des conditions climatiques et des cours mondiaux des matières premières. Enfin, les nouvelles technologies, qui permettent de mieux mettre en valeur les anciens puits de pétrole, sont plus coûteuses,ce qui réduit proportionnellement les recettes pétrolières. A long terme, ces dernières devraient diminuer du fait de l’épuisement des réserves.Toutefois, la mise en œuvre d’une politique ambitieuse de développement des infrastructures devrait permettre de renforcer les exportations non pétrolières et le potentiel de croissance du pays.

Les exportations de biens, pétrole et produits du secteur primaire (bois, cacao, fruits, caoutchouc, coton) pour l’essentiel, progressent faiblement en valeur du fait du recul des cours des produits de base. Parallèlement, le pays doit importer l’essentiel de ses biens d’équipement, mais aussi des produits céréaliers et des produits pétroliers, faute de pouvoir raffiner son brut. Et, tous ces achats à l’étranger croissent à un rythme soutenu. La balance commerciale est ainsi structurellement déficitaire. C’est aussi le cas de la balance des invisibles du fait d’importants achats de services destinés aux entreprises et au secteur pétrolier et des rapatriements de bénéfices par les compagnies pétrolières.

Les résultats budgétaires se dégradent sous l’effet du report de la réduction de certaines dépenses, du maintien d’abattements fiscaux, de régimes spéciaux et d’exonérations tarifaires. Les recettes pétrolières commencent à pâtir de la baisse des cours internationaux et de la hausse des coûts de production, qui tendent à compenser l’augmentation de la production en volume. Le relèvement des prix à la pompe, par ailleurs responsable du rebond de l’inflation en 2014, devrait toutefois permettre de réduire les subventions aux carburants. La dette publique ressort à un niveau encore faible à l’heure actuelle, le pays ayant notamment bénéficié d’une importante réduction de dette en 2006 au titre de l'Initiative d'allégement de la dette multilatérale. Cependant, une situation budgétaire de plus en plus fragile et un niveau d’emprunts intérieurs et extérieurs en forte augmentation, ces derniers étant par ailleurs octroyés à des conditions de moins en moins concessionnelles, pourraient menacer la viabilité de la dette à long terme.

Le Cameroun doit faire face à une forte insécurité au plan régional, du fait de la guerre ouverte qui l’oppose à la secte islamiste Boko Haram, basée au Nigéria, et d’incursions liées à l’instabilité en Centrafrique. Le principal risque porte toujours sur la succession du président Paul Biya, élu en octobre 2011 pour sept ans et aujourd’hui âgé de 81 ans. Son départ ou sa disparition pourrait déclencher une lutte interne pour le pouvoir et remettre en cause le fragile équilibre existant entre les ethnies, et ce d’autant plus que la montée de l’insécurité fait ressurgir les tensions entre le nord et le sud du pays.

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

(p) Prévisions * hors dons

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