« En 10 ans, nous avons construit un partenariat riche, solide et fructueux, qui a permis de mobiliser plus de 2000 milliards de FCFA, pour faire face aux problèmes de trésorerie de l’État et financer certains projets d’investissement ». Cette révélation a été faite par Louis Paul Motaze le 20 février 2020 à Douala, la capitale économique camerounaise. C’était au cours d’une cérémonie de célébration du partenariat entre le gouvernement camerounais et les banques locales agréées par l’État, comme spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) sur le marché des titres publics de la Beac.

En effet, depuis l’année 2010, face aux besoins sans cesse croissants de ressources financières devant permettre à l’État camerounais d’accomplir ses missions régaliennes, le gouvernement a décidé de diversifier les sources de financement du budget de l’État, en faisant recours au marché des capitaux. C’est ainsi que le tout premier emprunt obligataire de l’histoire des finances publiques camerounaises a été lancé fin 2010, pour un montant de 200 milliards de FCFA.

Couronné de succès, cet emprunt sera suivi dès le début de l’année 2011 par les premières opérations de levée de fonds du Trésor public camerounais sur le marché des titres publics de la Beac, qui venait à peine d’être lancé. 9 ans plus tard, le Cameroun demeure le principal animateur de ce marché, avec une mobilisation de 300 milliards de FCFA en moyenne chaque année.

« Pour toutes ces opérations, le Trésor public n’a eu aucun défaut de paiement ni de remboursement différé », a précisé le ministre des Finances au cours de la rencontre du 20 février 2020 dans la capitale économique camerounaise. Louis Paul Motaze exalte ainsi la qualité de la signature de l’Etat du Cameroun, dont les titres, depuis 10 ans, font courir de nombreux investisseurs aussi bien nationaux qu’étrangers.

Au demeurant, l’enveloppe de plus de 2000 milliards de FCFA levée par le Trésor public camerounais par émission des titres publics, au cours de la dernière décennie, ne fait pas applaudir des bailleurs de fonds internationaux tels que le FMI et la Banque mondiale. Dans divers rapports sur l’économie camerounaise, ces deux partenaires financiers n’ont de cesse de fustiger cette propension du gouvernement à s’endetter à des taux d’intérêt non concessionnels. Ceci au détriment des emprunts concessionnels, qui alourdissent moins l’enveloppe de la dette publique.

Brice R. Mbodiam

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